Comment surmonter la perte d’un compagnon à quatre pattes ?
Dans mon livre et dans les premiers articles de ce blog, je me suis principalement concentrée sur le deuil d’un proche. Mais très vite, une autre forme de deuil s’est imposée à moi comme une évidence : le deuil d’un animal. Celui que l’on ressent lorsqu’un animal de compagnie nous quitte pour toujours.
J’aime profondément les animaux, et il m’arrive souvent de penser au jour où les miens ne seront plus là. Ces pensées me serrent le cœur, mais elles me donnent aussi encore plus envie de savourer leur présence, de profiter de chaque moment partagé avec eux.
Oui, il arrive que l’on compare. Et pourtant, rien n’est comparable. L’amour, l’affection, la présence quotidienne d’un animal peuvent transformer une vie. Alors, quand vient le moment de dire adieu à ce compagnon à quatre pattes, c’est un vide immense qui surgit. On se sent triste, un peu perdu. C’est un manque qui s’infiltre dans le quotidien, dans les habitudes, dans le vide qu’ils laissent derrière eux.
Pourquoi la perte d’un animal est-elle si douloureuse ?

Comprendre l’impact émotionnel du deuil d’un animal pour mieux l’accepter
Un animal partage nos routines, nos silences, nos joies, nos chagrins. Il est parfois le seul témoin fidèle d’années entières de vie. Lorsqu’il meurt, c’est tout un pan de notre histoire qui se referme.
Ce lien particulier peut parfois déclencher une douleur profonde. Le deuil d’un animal touche au cœur du lien affectif, de la tendresse offerte et reçue mais touche directement aussi à un deuil d’une partie de notre propre vie.
On minimise parfois la douleur liée à la perte d’un animal de compagnie. Et pourtant, il est prouvé que leur présence agit comme un véritable soutien émotionnel et physiologique. C’est un fait : les animaux nous font du bien, bien au-delà de la tendresse qu’on leur porte.
Ils structurent notre quotidien, nous donnent un rythme, nous aident à mieux vivre les périodes difficiles. Leur présence réduit le stress, diminue l’anxiété, favorise la production d’ocytocine — l’hormone du bien-être — et abaisse la tension artérielle. Caresser un chien, parler à un chat, sentir un corps chaud près de soi quand on est seul, ce n’est pas rien. C’est un apaisement, un ancrage.
Les animaux sont aussi des catalyseurs sociaux : ils facilitent les interactions humaines, rompent l’isolement, créent du lien là où il n’y en avait plus. Pour certains, ils sont même à l’origine d’une reconstruction : dans le cadre de la médiation animale, ils permettent à des personnes vulnérables de réapprendre à faire confiance, à communiquer, à retrouver une forme de sécurité intérieure.
Alors non, ce n’est pas “juste un animal”. C’est parfois un thérapeute silencieux, un confident fidèle, un repère quotidien, un lien avec la vie. Leur départ laisse un vide qui, pour être invisible, n’en est pas moins immense.
Reconnaître le deuil d’un animal comme un deuil légitime
Et si on s’autorisait à pleurer sans honte ?
Il n’y a pas de hiérarchie dans la peine. Votre douleur est réelle, même si l’entourage ne la comprend pas toujours ou la minimise. Ce qui compte, c’est ce que vous ressentez. Accepter cette peine, c’est déjà commencer à la traverser.
Certaines personnes culpabilisent lors du deuil d’un animal : « Je n’ai pas pleuré comme ça pour un humain ». Ce n’est pas comparable. Le deuil animal est un lien d’un autre type, mais tout aussi profond.
Des rituels pour dire au revoir
Créer un moment symbolique pour honorer la mémoire de son animal
Enterrement dans le jardin, urne funéraire, boîte à souvenirs, album photo, plantation d’un arbre… Chaque geste compte lors d’un deuil, et pour un animal qui a compté aussi. Prendre le temps de créer un rituel – simple ou élaboré – permet de marquer la séparation, de ritualiser le passage, de rendre hommage.
Même quelques mots posés dans une lettre, ou un message gardé dans un carnet avec des photos, peuvent soulager. Écrire, c’est aussi faire exister ce lien un peu plus longtemps.
Quand les objets rappellent leur absence
Une autre étape souvent méconnue, mais chargée d’émotion pour les maîtres d’un animal, c’est celle où l’on se retrouve face aux objets laissés par celui-ci: la laisse accrochée dans l’entrée, l’écuelle encore en place dans la cuisine, les jouets baveux abandonnés dans un coin, ou cette couverture pleine de poils qu’on hésite à laver, comme si c’était une façon de ne pas effacer trop vite leur passage.
Ces objets peuvent réveiller le chagrin ou au contraire, apaiser en rendant tangible le souvenir d’une partie de vie passée avec cet animal. En parler autour de soi n’est pas toujours simple : tout le monde ne mesure pas l’intensité du manque que cela peut créer.
Témoignage : quand un animal devient guide
L’histoire émouvante et inspirante de Caroline et de ses chiens
Les animaux ont ce pouvoir de nous obliger à être plus attentif à nous-mêmes émotionnellement. Caroline, par exemple, a vécu un amour profond avec ses deux chiens. Ils étaient bien plus que des animaux de compagnie. Ils l’ont accompagnée à travers des moments difficiles, lui ont insufflé du courage, l’ont soutenue dans son quotidien, parfois mieux que quiconque n’aurait su le faire en lisant tous ses mouvements et ses émotions. Elle les décrit comme des présences solides, presque comme des guides, des ancrages. Alors, imaginez comment elle a vécu de plein fouet les deuils de ses chiens.
Leur passage dans sa vie ne s’est pas limité au soutien émotionnel : ils ont aussi joué un rôle décisif dans son orientation professionnelle. C’est avec eux qu’elle a découvert sa vocation de coach canin. Ils l’ont aidée à comprendre, à apprendre, à observer. Chaque geste acquis à leurs côtés, chaque interaction partagée, l’aide encore aujourd’hui à décrypter le comportement des chiens qu’elle accompagne.
Leur perte a été un véritable effondrement. Des mois après elle m’en parlait les yeux pleins de larmes. Et pourtant, elle sait à quel point ils lui ont permis d’avancer, tant dans sa vie que dans sa mission d’accompagner d’autres chiens.
Quand le deuil d’un animal dure longtemps
Émotions inattendues, rechutes, besoin d’en parler
Il est fréquent de ressentir une immense tristesse les jours suivants. Il m’a moi-même fallu quelques années pour avoir moins mal au coeur quand je repensais à mon chat mort trop tôt.
Parfois, c’est bien plus tard que tout remonte : en retrouvant une photo, en entendant un bruit familier, en marchant là où l’animal vous accompagnait dans vos balades.
Les sentiments pour les animaux de compagnie sont très proches de ceux qu’on peut avoir pour un être humain. On peut donc très bien entretenir les mêmes rapports émotionnels. Parler, à quelqu’un qui comprend, peut faire toute la différence. Cette personne peut faire partie de votre entourage. Si ce n’est pas le cas et qu’un gros besoin se fait ressentir, il existe des groupes de soutien en présentiel ou en ligne, des thérapeutes spécialisés, des forums. Si vous sentez que vous n’avez pas le soutien de vos proches, cela peut faire du bien de parler de votre compagnon à quelqu’un d’autre. Souvent, les personnes qui ont vécu la même chose ou qui ont de l’empathie pourront comprendre votre chagrin et votre manque, sans jugement.
Et après ? Accueillir un nouvel animal ou pas ?
Choisir sans pression, écouter son rythme, voir si on est prêt
Il n’y a pas de bon moment. Certains ressentent très vite le besoin d’ouvrir à nouveau leur foyer, d’autres ne s’en sentent jamais capables. Ce choix est personnel et dépendra de votre intention d’être prêt ou non à vous investir dans un animal qui aura une autre personnalité et vous fera vivre un autre quotidien. Rien ne remplacera un animal perdu, mais il est parfois tout à fait possible d’ouvrir une autre forme d’amour.
Faire le deuil de son animal : ce lien qui continue d’exister
La tendresse que vous aviez pour votre animal vous appartient. Le deuil vous appartient également. Il n’est pas ridicule, ni exagéré. Il est humain, profond et intime et il fait de vous une personne sensible. Et surtout, il témoigne d’un amour authentique. Faire face à la perte de son animal, c’est reconnaître combien ce lien comptait. C’est aussi, parfois, continuer à penser à lui, à ce qu’il vous apportait dans votre vie, aux moments qu’il a partagé avec vous. C’est aussi sourire à un souvenir partagé, ou ressentir sa présence dans le calme d’une pièce.
Il n’est plus là, mais il n’est pas nulle part non plus vu qu’il a fait partie de votre vie.



