Est-ce réellement possible de faire son deuil ?
“Le deuil ne consiste pas à oublier. Il s’agit d’apprendre à se souvenir sans douleur.”
— Rachel Naomi Remen
L’expression “faire son deuil” est partout. Elle divise, perturbe, fait débattre. On la lit, on l’entend, on la prononce… souvent sans trop savoir ce qu’elle implique réellement ni ce que la personne qui l’utilise veut vraiment dire.
Mais faire son deuil c’est quoi au juste ? Est-ce une action ? Une décision ? Un processus balisé ? Une attente sociale ? Ou tout simplement… un mythe mal compris ? Faire son deuil ou ne pas faire son deuil ?
Cet article vous propose de réfléchir à la véritable signification de cette formule. Car derrière les mots, il y a une réalité souvent plus nuancée : celle d’un lien qui se transforme, d’un vide qui s’apprivoise, d’un amour qui continue.
Pourquoi ce blog s’appelle « Faire son deuil »
Une expression fréquente, un besoin de repères
J’ai choisi d’intituler ce blog “Faire son deuil” parce que c’est une des expressions les plus fréquemment utilisées. C’est aussi une des recherches les plus fréquentes sur Google. Ces mots sont ceux que beaucoup tapent dans un moment de questionnement, de perte ou de solitude dans le but d’avoir des réponses.
Je vais peut-être en perdre certains, mais sachez que je ne crois pas que l’on “fasse” son deuil. Je crois qu’on vit avec. Que l’on transforme le lien. Que le manque ne disparaît pas. Qu’on n’efface pas l’empreinte d’un être cher.
Cette expression nous fait croire que le deuil est un processus avec une fin. Or, ce que j’ai vécu — comme tant d’autres —, c’est un chemin sans ligne d’arrivée. Je n’ai pas « fait mon deuil ». Pourtant, je vais beaucoup mieux qu’à une certaine période. Aujourd’hui, mes deuils font partie de moi. C’est une forme de présence qui continue autrement.
Repenser le deuil : une relation qui se transforme
La psychologue et philosophe belge Vinciane Despret propose une réflexion précieuse : elle remet en question l’idée selon laquelle la mort mettrait fin à tout lien.
Dans un entretien conduit par la journaliste Laura Raim, elle explique : le deuil, tel qu’on le présente aujourd’hui, est souvent abordé comme une injonction sociale à tourner la page. Mais cela revient à nier la manière dont les morts continuent parfois d’habiter notre vie.
Je me reconnais profondément dans cette manière de penser. Sans appartenir à un courant spirituel particulier, et sans verser dans l’ésotérisme, je crois qu’il est possible de maintenir un lien avec ceux qui ne sont plus là. Un lien qui ne passe plus par la présence physique, mais par la mémoire, les symboles, les gestes, les mots, les élans intérieurs.
C’est même la raison d’être de ce blog : offrir un espace où cette idée peut exister, sans jugement. C’est aussi ce que je cherche à développer dans mon livre : une invitation à repenser le deuil, non pas comme une rupture, mais comme une transformation silencieuse des liens que nous avons tissés.
Et si la mort n’était pas une fin, mais une transformation de la relation ?
Et si faire son deuil, ce n’était pas oublier, mais apprendre à écouter, à voir, à vivre autrement ?
Et si faire son deuil, c’était vivre autrement ?
Apprendre à vivre avec l’absence
La formule “faire son deuil” peut être culpabilisante. Qu’elle vienne de votre entourage ou de vous-même, elle suppose un calendrier implicite, une performance émotionnelle, une norme invisible qui voudrait que vous en ayez fini avec votre deuil à un certain moment et que vous passiez à autre chose.
Alors qu’en réalité, chacun vit le deuil à sa façon. Pour certains, cela prend une autre dimension que pour d’autres. Cela passe par des rituels, par le silence, des nouveaux projets, des rêves à réaliser, un changement de perspectives. Il y a ceux qui parlent aux absents, ceux qui écrivent, ceux qui créent, ceux qui pleurent en secret.
Et si, au lieu de demander : “Comment faire son deuil ?”, on se posait d’autres questions ?
- Comment continuer à vivre avec cette absence ?
- Quels gestes, mots ou objets me relient à la personne disparue ?
- Quels rituels me font du bien ?
- Quels souvenirs m’égayent ?
- Comment accueillir l’idée que l’amour ne disparaît pas, même après la mort ?
Ce blog : un lieu pour revenir… ou juste passer
Un outil pour lire, réfléchir et respirer
Ce blog n’a pas pour but d’expliquer comment faire son deuil, vu qu’il n’y a pas de marche à suivre unique.
Il ne cherche pas à réparer, ni à presser ceux qui sont à un autre rythme.
Il cherche à créer un espace. Un lieu pour trouver de quoi lire, réfléchir, respirer. Où les mots peuvent aider à nommer ce qui n’a pas toujours de nom.
Ce que ce blog vous permet de trouver
- des récits sensibles de deuil
- des livres, des podcasts, des objets inspirants
- des réflexions sur les liens, la mémoire, la spiritualité, la forêt, la tendresse
- des questions ouvertes qui peuvent aiguiller, cheminer
Ce blog n’a pas pour but de réparer, ni de prescrire.
Il est là pour accueillir — les silences, les questions, les liens qu’on ne coupe pas.
Certains viendront grâce à un clic d’on ne sait où, poussé par un besoin soudain ou une intuition fragile. D’autres reviendront, article après article, au rythme de leur propre traversée.
J’espère que chacun y trouvera, à sa façon, un appui discret. Une main tendue.
Un souffle, peut-être, au bon moment. Si ces mots résonnent, vous pouvez vous abonner ou simplement revenir quand le besoin s’en fera sentir.
Cet article vous a aidé ?
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