Le deuil d’un parent, c’est une faille. Une rupture. Même quand on pensait s’y être préparé. Même quand la relation était imparfaite. Même quand on croyait que ça ne ferait « pas si mal ».
Et pourtant, lors de la perte d’un parent, le choc est là. La douleur aussi. Souvent inattendue. Parfois profonde.
Et s’en suivent des questions qui alimentent ce deuil. Parmi elles :
Combien de temps dure le deuil d’un parent ?
Quand le lien était fort… ou compliqué
Une réconciliation possible après la mort
Dans mon livre, Stéphanie évoque la perte de sa maman avec une lucidité douce-amère. Elles n’étaient pas toujours en phase. Il y avait des tensions, des incompréhensions, des silences aussi. Mais à travers les souvenirs, et notamment le tri des affaires après le décès, elle a retrouvé des moments précieux. Elle a appris à aimer sa maman différemment. À honorer. Dans certains cas, on parle d’une forme de réconciliation posthume.
Le deuil, parfois, permet cela. Il ouvre un nouvel espace intérieur. Il permet de voir la personne décédée autrement. D’en garder uniquement les souvenirs que l’on veut.
De recoller les morceaux à sa façon.
De cesser de juger ce qui a été, pour accueillir ce qui reste : les traces, les gestes, les souvenirs, les regards qu’on n’oublie pas.
Deux parents. Deux absences. Et une charge immense.
Une sensation d’orphelinage, même adulte
Certains vivent l’impensable : perdre ses deux parents en peu de temps, sentiment de déracinement. Comme si le sol s’effondrait sous les pieds. Soudainement : plus de repères, plus de piliers.
Même adulte, même autonome et indépendant, on se sent orphelin.
Faire face à tout… en même temps
Le deuil parental, c’est aussi une saturation mentale et émotionnelle. Il faut faire face à la peine, à l’administratif, aux souvenirs, aux décisions, et aux discussions avec la fratrie parfois. Et tout cela… en même temps.
Alors, combien de temps dure le deuil d’un parent ?
La réponse est simple, mais frustrante : autant qu’il le faut. Le deuil n’est pas une affaire de calendrier. Ni de force mentale. Le n’est pas une course contre la montre. Ce n’est pas une faiblesse.
Certaines personnes reprennent vite le fil du quotidien. D’autres mettent des années à apprivoiser l’absence.
Et beaucoup alternent : des jours solides, d’autres fragiles.
Des accalmies suivies de nouvelles vagues.
Et c’est normal.
Le deuil d’un parent nous renvoie à nous-même
L’enfant que nous étions, l’adulte que nous sommes
Le deuil d’un parent ne ressemble pas à celui d’un autre. Quand bien même, aucun deuil n’est le même. Il est façonné par la qualité du lien, les souvenirs partagés, les blessures non dites, les élans d’amour et les regrets mêlés.
Il peut être doux ou douloureux. Amer ou serein. Et parfois tout cela à la fois.
Mais il a ceci de particulier : il nous renvoie à notre propre histoire.
À l’enfant que nous avons été.
À celui ou celle que nous sommes devenu·e.
Le deuil d’un parent : ce qu’il révèle… et apaise parfois au fil du temps
Le deuil d’un parent n’a pas de date de fin. Il évolue. Il se transforme. Il révèle parfois ce que l’on croyait avoir oublié ou enterré. Il fait remonter des émotions inattendues.
Mais il peut aussi, comme le montre le témoignage de Stéphanie, devenir un moment de réparation intérieure.
Une manière de dire : “je n’ai pas tout compris, mais je reconnais ce qui a compté”. Et cela, même quand la relation était imparfaite, tendue, ou blessante.
Rien ne remplace un parent. Même lorsque le lien était abîmé. Mais quelque chose peut naître après : un apaisement, une reconnaissance, une mémoire qui fait de nous des enfants, à jamais — dans ce qu’ils nous ont transmis, dans ce qu’on choisit de garder.
 
				 
															 
					


