Que dire à quelqu’un qui a perdu un proche?

Les mots à dire à une personne en deuil

Il n’y a pas de mot qui répare. Pas de phrase qui soigne. Pas de discours qui changera la situation ou fera revenir la personne décédée. Et pourtant, face à quelqu’un qui vient de perdre un être aimé, une question revient souvent : que dire à une personne en deuil ?

L’élan est là. Le cœur voudrait accompagner. Mais les mots se coincent. Ils paraissent trop faibles, trop simples, parfois trop maladroits. Et alors, le silence s’installe. Par peur. Par gêne. Par crainte de déranger.

Mais dire quelque chose, même peu, même mal, peut pourtant réellement faire la différence. Quand c’est sincère, même si la personne ne réagit pas tout de suite, elle a reçu les mots que vous avez choisis, les a lu ou entendu. Et votre présence, même minime, pourrait avoir compté.

Pourquoi est-ce si difficile de trouver les mots?

Parce que la mort bouleverse. Parce qu’elle gêne. Parce qu’elle renvoie à ce qui fait peur, les mots sont souvent difficiles à trouver. Peu de personnes se sentent à l’aise face à cela. Peu de personnes savent quoi dire, quand le dire et comment le dire.

Qui ne s’est pas senti désemparé par la tristesse d’un ami, d’un proche ou d’un collègue endeuillé? Non seulement, les mots ne viennent pas simplement, mais surtout parce qu’on ne sait pas quoi faire de la douleur des autres.

On ne veut pas en rajouter. On ne veut pas dire quelque chose de maladroit ou qui blesserait. On ne veut pas être celui ou celle qui fera pleurer un peu plus.

Or, souvent, ce n’est pas la parole qui blesse, c’est l’absence de mot. C’est le vide. Le silence. Le manque de présence. Ce qui est difficile pour les personnes endeuillées en plus de leur deuil, c’est l’impression que certaines personnes ne savent, ne voient, ne reconnaissent pas ce qui vient d’arriver ou le minimisent.

Ce qu’il vaut mieux éviter de dire à une personne en deuil

Certaines phrases partent d’une bonne intention. Elles ont pour but d’apaiser l’autre. Mais elles peuvent blesser, sans qu’on ne s’en rende compte.

Ce qui peut blesser, même sans mauvaise intention

Evitez de dire à quelqu’un qui vient de perdre un proche :

  • “C’était son heure.”
  • “Il faut être fort.”
  • “Elle/Il est mieux là où elle est.”
  • “Tu verras, le temps guérit tout.”

Ces phrases sonnent creux quand la plaie est ouverte. Ces phrases n’aident pas réellement sur le moment même. Malgré toute la lucidité de la personne qui les dit, elles n’amènent pas de douceur. Elles n’apportent rien. La mort n’a pas toujours besoin d’explications ni de justifications.

Dire peu, mais dire vrai

Il n’est pas nécessaire de tout dire. Il n’est pas nécessaire de vouloir faire long.

Un mot simple, court, vrai, suffit bien plus souvent que vous ne le pensez.

Quelques exemples de messages simples et sincères

  • “Je pense fort à toi.”
  • “Je suis là.”
  • “Je ne sais pas quoi dire, mais je suis sincèrement touché.”
  • “J’ai appris la nouvelle. Je t’envoie toute ma tendresse.”
  • “Je n’ai pas les mots, mais je pense à toi très fort.”

Ce n’est pas le style qui compte. C’est l’élan. C’est le lien. Et il peut très bien passer dans une phrase de quelques mots. Tant que c’est envoyé ou dit avec le cœur.

Vous trouverez d’autres exemples de phrases types dans l’article Exprimer ses condoléances avec justesse.

Et si on ne dit rien ?

Le silence peut être lourd. Mais parfois, il est juste.

Quand il est accompagné d’un geste, quand il a du sens, quand il est tendre, quand il ne nie pas la douleur, le silence peut être une forme de langage.

Un regard, une main sur une épaule, une présence discrète dans une pièce : cela aussi, c’est dire quelque chose.

Si le silence est votre première réaction. Si les mots manquent sur le moment, sachez qu’il est toujours possible de revenir plus tard. D’envoyer un message quelques jours après. De dire qu’on n’a pas su, pas pu, pas trouvé les mots, mais qu’on y a pensé et qu’on y pense encore.

“Je n’ai pas su quoi dire sur le moment. J’avais peur d’être maladroit.e. Mais je voulais que tu saches que je pense à toi.”

Adapter ses mots à la relation

On ne s’adresse pas de la même façon à un ami très proche, à un collègue ou à une connaissance. La sincérité n’a pas besoin d’intimité pour être sentie.

  • À un collègue : “Je vous adresse mes plus sincères condoléances. Toute mon attention vous accompagne dans cette période.”
  • À un ami : “Je suis là, même en silence. Je pense à toi avec beaucoup d’affection.”
  • À une connaissance : “J’ai appris la nouvelle et je suis sincèrement désolé.e. Courage à toi et à ta famille.”

Il ne s’agit pas d’en dire trop. Il s’agit de trouver un ton juste, respectueux, et d’accepter que cela suffise.

Et si les mots sont mal reçus ?

Cela peut arriver que les mots que vous avez choisis ont été mal reçus. La personne endeuillée peut être fermée, à vif, à bout ou encore peut avoir mal interprété certaines paroles. Elle peut vivre des moments tellement intenses de tristesse, de culpabilité, de colère que rien ne peut l’apaiser et tout peut l’irriter.

Même les mots doux peuvent alors être reçus comme des agressions. Mais ce n’est pas une raison pour se taire à jamais. Il est toujours possible de revenir plus tard et de dire :

  • “Je me rends compte que ce que j’ai dit n’était peut-être pas approprié. Je voulais simplement te témoigner mon soutien.”
  • “ Je me rends compte à quel point ce que tu as vécu et ressenti à été difficile. Je ne savais pas comment t’en parler… Je m’excuse de ma maladresse ou de mes silences.”

Les maladresses sont humaines. Les regrets aussi. Ce qui reste, c’est l’intention. Et l’attention que vous partagez à la personne endeuillée. A vous de montrer que vous avez de la compassion et que vous comprenez que vos mots aient été peut-être mal choisis. A elle ensuite d’en faire ce qu’elle veut, comme elle le peut. Cela peut prendre du temps. Parfois, il vous faudra de la patience.

Que dire à une personne en deuil : ce qu’il faut retenir.

Il n’y a pas de bonne phrase pour consoler une perte. Cela ne se limite malheureusement pas à ça.

Il y a des mots plus délicats que d’autres, mais il y a aussi des gestes sincères, des mots discrets, des silences respectueux qui peuvent alléger un peu.

Dire quelque chose, c’est risquer d’être maladroit. Ne rien dire, c’est risquer de laisser l’autre seul et de ne plus jamais pouvoir revenir sur ce moment clé dans une relation.
Mais quand des condoléances sont dites avec le cœur, bien souvent, cela touche. Même imparfaitement.

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Photo de Marie Brasseur, auteure

Je suis Marie Brasseur

J’écris sur le deuil pour mieux comprendre ce qu’il transforme en nous et autour de nous.

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