Diminuer sa surcharge mentale

Apaiser la surcharge mentale lors d’un deuil intense

Des conseils pratiques pour mieux vivre cette période

Le deuil ne se termine pas avec les obsèques. Après la charge mentale des quelques jours entre le décès et les funérailles, une fois les démarches réglées, parfois, une autre réalité s’installe : celle d’une surcharge mentale qui s’étire dans le temps.

Rien ne semble urgent… mais tout est lourd.
Répondre aux messages de condoléances. Gérer la paperasse qui s’accumule. Prévoir le tri des affaires du défunt. Trouver l’énergie d’aller faire les courses, de s’occuper des enfants, de travailler, d’être “comme avant” — alors que plus rien n’est pareil. Tout est presque insurmontable.

Que veut dire surcharge mentale lors d’un deuil ? Et que faire si on est épuisé mentalement ?

Parce qu’on a repris un rythme normal, parce que cela ne se voit pas, cette charge-là est souvent minimisée par les autres et parfois même par la personne qui la porte.

Quand tout repose sur une seule personne

Après un décès, il est fréquent qu’un proche (souvent celui ou celle qui a pris les choses en main dès le départ) continue, sans le dire, à tout porter. Les émotions des autres. Les souvenirs à trier. Les affaires à classer. Les démarches administratives à boucler.

Il ou elle ne s’écoute pas. Il ou elle tient bon — par réflexe, par habitude aussi.

Mais à force de faire passer tout le reste avant soi, cette personne s’épuise. Une fatigue sourde s’installe. Une sensation d’être en surcharge constante, sans en comprendre vraiment la cause.

Qu’est-ce que la surcharge mentale lors d’un deuil ?

Symptômes courants de la surcharge mentale liée au deuil

La surcharge mentale lors d’un deuil, ce n’est pas que les tâches administratives qui suivent le décès d’un proche. C’est aussi des signes à reconnaître pour mieux se protéger.

Voici quelques signes typiques :

  • Se réveiller la nuit en pensant à ce qu’on n’a pas dit ou fait.
  • Se demander si on a bien respecté les volontés du défunt.
  • Rejouer des scènes, des regrets, des doutes.
  • Tenter de rester présent pour les autres, tout en étant vidé de l’intérieur.

Bref, énormément de choses liées à la culpabilité.

La charge mentale qui s’installe dans le temps

Beaucoup espèrent qu’une fois les démarches accomplies, un soulagement viendra. Pourtant, un autre type de fatigue apparaît. Plus sourde. Moins visible. Le quotidien reprend son rythme, mais intérieurement, tout semble figé.

L’esprit reste mobilisé : souvenirs, regrets, pensées envahissantes. Des interrogations constantes, des remises en question s’ajoutent à une vie qui continue coûte que coûte.

  • Ai-je pensé à tout régler ?
  • Pourquoi est-ce si difficile de se concentrer ?
  • Quel est le sens de tout cela ?

En parallèle, les exigences du travail, de la famille et des tâches habituelles ne s’arrêtent pas. Le mental ne fait pas de pause. Le corps, lui, accuse le coup.

Le deuil et les risques d’épuisement

Quand la peine devient un facteur de vulnérabilité

Le deuil fragilise. À force d’accumuler cette surcharge invisible, un épuisement plus profond peut s’installer. Et lorsque d’autres épreuves se superposent — conflits, surcharge professionnelle, précarité financière, autre deuil — cela peut mener à une fragilité bien plus profonde, voire à une dépression.

Ce point mérite d’être nommé. Le deuil n’est pas une maladie, mais il peut réellement rendre vulnérable. Et si la peine est refoulée ou si les efforts pour « tenir bon » sont constants, la santé mentale peut vaciller.

Prendre le temps lors d'un deuil
Prendre le temps lors d’un deuil

Des conseils pour alléger la surcharge mentale lors d’un deuil

Des gestes simples pour s’offrir un peu de répit

Voici quelques conseils ou pistes pour diminuer la surcharge mentale pendant un deuil :

  • Réduire autant que possible les obligations. Reporter certaines tâches, déléguer, ou tout simplement faire moins en se concentrant sur les priorités.
  • Renoncer à la performance. Il est normal de ne pas fonctionner comme avant, d’être un peu plus vulnérable, débordé ou de se poser des questions sur le sens de certaines choses.
  • Prévoir des pauses mentales. Quelques minutes de calme, sans stimulation, peuvent faire une réelle différence. A vous de voir quelles pauses vous conviennent. Il y en a pour toutes les personnalités.
  • Extérioriser ce qui pèse. Écrire, parler, dessiner, pleurer, se livrer, faire une activité physique… L’expression libère de l’espace intérieur, « défragmente » votre disque dur.
  • Se faire accompagner. Il est possible de demander de l’aide : à des proches, à un·e professionnel·le, à un groupe de soutien.

Une attention à soi qui n’est pas un luxe

Reconnaître la surcharge mentale lors d’un deuil et s’autoriser à la diminuer, est un acte de soin envers soi-même. Le deuil ne se gère pas avec méthode, mais il se traverse.

Chaque geste de répit, aussi minime soit-il, est un pas vers un peu plus de clarté intérieure. Il n’y a pas de rythme idéal, seulement celui que chacun peut soutenir, un jour après l’autre.

Alléger sans culpabiliser

Il n’y a pas de médaille à recevoir pour avoir tout géré, tout anticipé, tout porté. Il n’y a pas de honte à dire qu’on est fatigué·e, qu’on n’a plus de place pour penser, qu’on a besoin d’aide, de se reposer. Il n’y a pas de honte non plus à dire que vous êtes en deuil, et que ce deuil vous déstabilise, remet certaines choses en questions et vous épuise.

Alléger sa charge mentale pendant un deuil, c’est :

  • déléguer ce qui peut l’être ;
  • repousser ce qui n’est pas vital ;
  • poser des mots sur ce que l’on ressent ;
  • s’autoriser à ralentir — même un peu.

Cela ne fait pas de vous quelqu’un de faible. Cela fait de vous quelqu’un de plus humain.

Reprendre soin de soi, doucement

Cette surcharge mentale est peut-être un signe d’un besoin de “se reprendre en main”, de ‘s’écouter davantage ou de se fixer des objectifs. Ce deuil est peut-être une indication, une opportunité de changements. Ce deuil est peut-être un besoin :

  • De respirer.
  • De dire non.
  • De s’accorder du repos.
  • De nommer cette surcharge mentale qui s’installe en silence et de ne pas la laisser vous engloutir.

Ce n’est pas de l’égoïsme. C’est une forme de respect : pour vous, pour votre chemin, pour ce que vous traversez, pour votre bien-être et probablement celui de ceux qui vous entourent.

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Photo de Marie Brasseur, auteure

Je suis Marie Brasseur

J’écris sur le deuil pour mieux comprendre ce qu’il transforme en nous et autour de nous.

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