trier les affaires d’un défunt après un décès

Trier les affaires d’un défunt : une épreuve émotionnelle

Faire le tri : entre objets et souvenirs

Trier les affaires d’un défunt. Rien que cette pensée soulève une multitude de questions et d’émotions que l’on a préférerait parfois refouler. « Qu’est-ce que je dois faire de tout ça ? Est-ce que je dois m’en séparer ou mettre de côté et voir ce que j’en fais plus tard ? »

Ces questions surgissent souvent dans le silence d’une maison vidée de présence, mais emplie de traces. Le tri et le rangement des affaires d’un défunt sont des étapes aussi inévitables que bouleversantes.

À travers des témoignages personnels et des exemples inspirants comme celui du journaliste de la chaîne CNN Anderson Cooper, cet article explore ce que signifie véritablement trier les affaires d’un défunt. Faire le tri entre souvenirs, douleur, transmission et reconstruction.

Trier les affaires d’un défunt : une tâche concrète, chargée d’émotions

Il y a les objets, et il y a ce qu’ils déclenchent. Une simple boîte peut ouvrir une brèche.

Tri des tiroirs, cartons à vider, vêtements à donner, lettres à relire… Chaque geste ramène quelque chose à la surface. Ce n’est pas seulement du rangement : c’est une rencontre avec l’absence. Un dialogue silencieux entre ce que l’on voit et ce que l’on ressent.

Donner du sens au tri

Le témoignage d’Anderson Cooper

Après la mort de sa mère, Anderson Cooper a choisi de documenter ce moment. De ne pas le vivre dans le silence. Gloria Vanderbilt était styliste, parfumeuse, peintre, romancière et actrice américaine. A son décès, Anderson Cooper savait qu’il allait retrouver énormément de choses qui retraceraient d’une façon ou d’une autre sa vie mondaine. Il s’est enregistré pendant qu’il vidait sa maison. De ces enregistrements est né un podcast, All There Is.

Le tri des affaires de sa maman s’est transformé en voyage intérieur. Ce n’était plus une tâche à accomplir, mais un chemin vers une compréhension plus fine du lien, de la perte, de l’amour qui le liait à sa mère. Une observation profonde du deuil en général. C’est aussi ce tri qui l’a mené vers le besoin d’interviewer plein d’autres personnes ayant traversé cela et d’en faire ce podcast.

Face au vide : quand il n’y a presque rien à trier

Dans certains cas, il n’y a pas d’histoire à reconstituer, pas de traces à relier. Quand il s’agit de la mort d’un bébé, les objets n’ont pas eu le temps de vivre. Rien n’a vraiment été utilisé ou trop peu. Rien ne porte une odeur, une marque, un souvenir. C’est le vide qui parle. C’est un carton où rien ne raconte, et pourtant tout hurle un début d’absence. Ce tri-là ne range rien, il confirme. Et pourtant, c’est aussi là que quelque chose commence à se réparer. Doucement.

Trop-plein de souvenirs : quand chaque objet raconte

Les ressentis d’Aline : émotions, saturation et détachement

À l’inverse, certaines vies laissent énormément de traces. Pour Aline, trier la maison de sa mère, c’était entrer dans un monde saturé de mémoire. Tout était là : les listes, les tickets, les albums photos, les objets, les odeurs, les souvenirs. Tellement de choses. Trop parfois. Chaque objet racontait quelque chose.

A des moments, elle a dû repousser le tri des affaires de sa maman décédée. Puis elle s’est lancée et relancée à son rythme. Et chaque chose triée est devenue une étape. Un retour en arrière. Des découvertes. Une fatigue mentale à certains moments.

Une prise de conscience aussi : que tout ne peut pas être gardé, que l’essentiel ne tient parfois que dans quelques objets et dans ce qu’on ressent quand on les touche, quand on les sent. Bref, dans des souvenirs.

Le tri comme révélateur de lien

L’histoire de Stéphanie : redécouvrir sa mère autrement

Et puis, il y a les surprises. Stéphanie ne s’attendait à rien de particulier lorsqu’elle a entamé le tri des affaires de sa maman. Leur relation était distante. Et pourtant, en ouvrant les tiroirs, elle a trouvé des preuves d’un amour discret : des mots, des notes, des traces qu’elle ignorait à son égard. Grâce à ce tri, elle a vu sa mère autrement. Et ce tri, qu’elle pensait simplement logistique, est devenu un moment de réparation. De reconnexion. De relecture et de découverte d’un lien qu’elle percevait autrement, qu’elle croyait incomplet.

Un processus à chacun son rythme

Ces histoires liées au tri des affaires d’un défunt montrent une chose : il n’y a pas de règle. Certains trient vite pour pouvoir avancer. D’autres repoussent, incapables de toucher à quoi que ce soit des objets du défunt. Il y a ceux qui font un pas, puis arrêtent. Puis reprennent. Le rythme n’est pas linéaire. Il suit les contours du chagrin, les besoins du moment, l’énergie disponible et les aléas de la vie.

Trier à plusieurs : tensions, partages et liens familiaux

Mais on ne trie pas toujours seul. Parfois, cela se fait à plusieurs. Et dans ces cas-là, les dynamiques familiales se révèlent. Le tri peut souder, mais il peut aussi diviser. Ce qui, pour l’un, est un trésor, peut être insignifiant pour l’autre. Les conflits, les non-dits, les histoires de famille refont surface. Le deuil devient collectif, différent pour les uns et pour les autres et parfois malheureusement conflictuel.

Objets, mémoire et transmission

Ce qui reste après une vie, ce sont des objets. Et ces objets prennent une place énorme dans notre société. Ils deviennent des symboles. Des fragments de mémoire. Parfois un fardeau, parfois un ancrage. Trier les affaires d’un défunt, c’est aussi découvrir ce que la personne avait choisi de garder au fil du temps, qui elle était vraiment au fil de sa vie. Et inévitablement, l’on se demande : qu’est-ce que moi, je voudrais qu’on découvre de moi un jour ?

Le tri comme étape

Une étape vers l’acceptation

Il y a un moment où donner, jeter, classer peut cesser d’être douloureux. Ce moment, c’est celui où le geste devient symbolique. On ne tourne pas la page, on en écrit une autre. Trier les affaires d’un défunt n’efface rien. Cela transforme, déleste ou complète. Cela peut être une façon de dire : « j’ai aimé, j’ai mal, mais je continue. » Et dans ce mouvement, l’absence devient un peu plus vivable.

Conclusion

Faire le tri, c’est aussi faire de la place

Faire le tri, ce n’est pas se débarrasser. Trier les affaires d’un défunt, c’est garder certaines choses mais aussi faire de la place. Dans les tiroirs. Dans sa vie aussi. Et parfois, dans son cœur en prenant du recul, en laissant partir certaines choses matérielles. Une place pour continuer à cheminer. Une place pour soi. Une place pour ce lien, transformé, mais jamais rompu.

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Photo de Marie Brasseur, auteure

Je suis Marie Brasseur

J’écris sur le deuil pour mieux comprendre ce qu’il transforme en nous et autour de nous.

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